Camp pénal Liberté 6 : les origines de l’affrontement entre prisonniers et matons
20 juin 2024La prison du Camp pénal de Liberté 6 a été, hier mercredi, le théâtre d’une mutinerie. Une séance de fouille des chambres a viré à l’affrontement entre détenus et surveillants de prison.
Les plus touchés sont les détenus malades et autres personnes âgées. Sans parler des nombreux dégâts matériels enregistrés dans les chambres des pensionnaires du Camp pénal. De sources concordantes de L’OBS, tout serait parti d’une vidéo diffusée sur le réseau social «TikTok» le lundi, jour de la fête de Tabaski, par un détenu de la chambre 8.
Dans la fameuse vidéo, visionnée plus tard dans la soirée du lundi par des gardes pénitentiaires, le jeune prisonnier filmait avec son téléphone portable. Le but était de dénoncer leur situation carcérale qu’il juge atroce et inhumaine, notamment le jour de la Tabaski.
Ainsi, après avoir étalé, dans ladite vidéo, tous les détails de leurs conditions de vie carcérale, le prisonnier de la chambre 8 publie les images sur «TikTok». Quelques heures plus tard, contre toute attente, les gardes pénitentiaires de service découvrent la fameuse vidéo du jeune homme qui circule déjà sur «TikTok».
Après avoir longuement visionné cette vidéo prise dans la chambre 8, les gardes parviennent à reconnaître l’auteur. Le lendemain, à la suite d’une concertation avec le chef de Cour, selon toujours des informations de L’Observateur, les surveillants, sur instruction des autorités administratives de la prison, décident d’exfiltrer le détenu en question.
Ce, afin de le conduire en cellule d’isolement pour quelques jours de punition. Hier mercredi, les gardes pénitentiaires qui ne décolèrent toujours pas devant le comportement «exagéré» du jeune détenu de la chambre 8, reviennent à la charge.
Cette fois-ci, ils décident de fouiller de fond en comble ladite pièce où croupissent 58 détenus. Les affaires personnelles de ces prisonniers ne sont pas épargnées. Les pensionnaires de la chambre 8 se rebellent, opposant une farouche résistance, exigeant que leur codétenu, enfermé en cellule d’isolement, regagne la chambre 8.
Estimant qu’il n’a fait que montrer ce qu’ils endurent dans ce lieu de privation de liberté, ils déclarent aux gardes qu’il est même inadmissible qu’ils fassent l’objet d’une quelconque fouille au lendemain de la Tabaski. Pour la bonne et simple raison que le nombre de détenus bénéficiant de la grâce présidentielle à la veille de la fête est insignifiant. La situation se tend entre les deux parties.
Les surveillants ordonnent alors à tous les occupants de la chambre 8 de vider les lieux. Visiblement très en colère face à la détermination des détenus qui tentent de leur bloquer le passage, les matons auraient jeté plusieurs matelas dans la cour de la prison et arrosé les autres restés dans la chambre.
Courroucés, les détenus décident de porter la réplique aux gardes qu’ils accusent d’avoir pillé leurs nourritures (couscous, sucre, lait en poudre…). C’est ainsi que de violents affrontements éclatent entre les deux camps. Les détenus qui ont refusé de sortir de la chambre, sont malheureusement enfermés et gazés.
17 blessés graves, dont 5 personnes âgées, sont dénombrés.