Présidentielle de 2024 : deux gros obstacles devant Khalifa Sall
26 juin 2023Khalifa Sall devrait recouvrer ses droits civiques à la faveur des accords de la commission politique du Dialogue national. Parmi ceux-ci, il y a le projet de révision des articles L28 et L29 du Code électoral qui, s’il est adopté, lui permettra de recouvrer ses droits civiques dont il est en ce moment privé à cause de sa condamnation à 5 ans ferme dans l’affaire de la Caisse d’avance, alors qu’il était maire de Dakar.
Le président de Taxawu Sénégal peut se frotter les mains de tenir désormais la possibilité de se présenter à la présidentielle de 2024. «Khalifa Sall a gagné son pari, celui de retrouver ses droits civiques, notamment d’être électeur et éligible», constate le journaliste et analyste politique Assane Samb, interrogé par L’Observateur, qui s’est penché sur la nouvelle situation de l’ancien édile de la capitale. Mamadou Sy ‘Albert’, un autre journaliste-analyste politique, acquiesce : «Il va participer à la présidentielle et c’est important pour sa carrière politique qu’il soit candidat.»
Mais si Khalifa Sall est bien lancé pour gagner une virginité politique, il risque d’être confronté à deux gros écueils en vue de la présidentielle de 2024. D’abord, il doit «affronter» sa condamnation pour «escroquerie aux deniers publics», «faux et usage de faux dans des documents administratifs» et «complicité en faux en écritures de commerce». «Khalifa Sall va porter cette tâche noire et ça pourra toujours le rattraper, tranche ‘Albert’. Il va traîner cette tâche d’ici à la présidentielle et même après parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer si jamais il n’est pas élu.»
Bassirou Samb de Taxawu Sénégal proteste : «Il ne peut pas y avoir de tâche noire. Chaque chose en son temps. Au-delà des juridictions sénégalaises, partout dans les juridictions internationales, l’État du Sénégal a perdu face à Khalifa Sall parce qu’on sait que ce qui s’est passé, c’était tout sauf une justice.»
Soit. Mais un autre obstacle se dresse. «Il risque d’avoir un autre adversaire en dehors de Macky Sall, ce sera le candidat de Yewwi Askan Wi», prédit Assane Samb. Le journaliste explique : «Ses anciens alliés risquent d’être ses nouveaux adversaires et des adversaires redoutables parce que c’est des gens qui utilisent des moyens non conventionnels de lutte politique et n’hésiteraient pas à faire tout ce qu’il faut pour décrédibiliser Khalifa Sall.»